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Calogero Addicted - Medias -
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18 septembre 2009

Interview : Marc UYTTERHAEGHE Telekila

Sur « Tu verras », vous faites un duo avec Calogero. Comment cela s'est-il présenté ?Au départ, je devais la chanter avec un chanteur brésilien. Mais j'ai trouvé que cela faisait cliché... Je trouve Calo très talentueux. Il m'a prévenu que, quand je l'entendrai chanter, il la chantait comme une fille. Je lui ai répondu que je chantais comme un mec et qu'on fera la paire... Et voilà. On revient à La mutation...inedit_dvdvhs_c_m_la_tendresse

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Il y a des passions qui ne s'expliquent pas. Certaines peuvent paraître incongrues. D'autres sont l'évidence même. Quand Maurane clame son amour du regretté Nougaro, cela n'étonne personne. Tout semble rapprocher le bouillant poète toulousain de la chanteuse bruxelloise. Et pourtant. Entre eux, tout ne fut pas un long fleuve tranquille. Mais l'amitié et l'admiration réciproques furent plus fortes que tout. Aujourd'hui, Maurane nous livre un disque d'hommage au chanteur disparu voici cinq ans déjà. Nougaro ou l'espérance en l'homme va très certainement bercer votre rentrée. Rencontre avec la chanteuse à son domicile bruxellois, juste un peu avant les vacances...

Comment est né ce projet d'album-hommage ?
C'est Hélène Nougaro, sa femme, qui y a pensé. Elle savait qu'on était très amis. Si elle me le demande, cela ne se refuse pas. Quand il est décédé, je n'ai pas voulu le faire, car je n'avais pas envie de réaliser un album nécrologie. Je voulais que ça sente le bonheur. Il a aussi été question que je le fasse de son vivant... On en avait parlé... Mais il faut croire que c'est maintenant le bon moment.

Cela a été facile de se plonger dans le répertoire de Claude Nougaro ?

Cela a été l'album du bonheur, mais aussi de l'émotion. Cela m'a replongé dans des atmosphères « nougaresques ». J'ai pleuré, j'ai ri, je suis passée par toutes les émotions. Je suis tatouée par son répertoire. Et pourtant, entre vous et Nougaro, cela n'avait pas bien commencé...(Elle sourit). Je me suis fait jeter, plusieurs fois en plus. Et bien violemment. Mais bon, il faut dire, j'étais chiante, je ne voulais pas le lâcher... En plus, j'étais culottée...

Comment avez-vous réussi à l'approcher, finalement ?

Grâce à mon père, qui lui a remis en mains propres la même cassette à Verviers. Mon pauvre papa, qui était si pudique... Il a promis qu'il allait l'écouter, et il a tenu parole. Il m'a écrit une longue lettre pleine de critiques, mais super-positive.Elles étaient justifiées ?Bien sûr. Ce que j'écrivais à l'époque n'était vraiment pas terrible. Certains s'écoutent parler, moi je m'écoutais écrire... J'utilisais des mots comme « molester »... (Elle prend un air tragique). « Je suis molestée par le vent, sur ma pierre de granit... » Cela ne voulait rien dire. C'était esthétisant, bourré d'afféterie. Lui, il appelait ça « tarabiscotage complaisant ». Il y est allé...


Cela ne vous a pas découragée...
Au contraire. J'avais tellement confiance en lui, en son talent... Pour moi, c'était l'homme de goût par excellence.

Pourquoi lui plus qu'un autre (ou une autre) ?

Nougaro, le déclic a eu lieu devant une émission de télé, du haut de mes dix ou onze ans, et il chantait La mutation, chanson qui parle d'un homme qui devient femme et d'une femme qui devient homme. J'ai été happée par ce petit bonhomme qui débarque et qui chante cette chanson étrange. Cela m'a troublée.

Venons-en à l'album. Comment s'est passée la sélection des chansons ?

J'ai pensé à des chansons que j'avais vraiment envie de chanter... Il y en avait d'autres, comme Brésilien, L'amour sorcier ... Elles ont sauté, parce qu'on ne peut pas tout faire. Mais quand son épouse a reçu ma liste, elle a été ravie. On y retrouve une chanson inédite, « L'espérance en l'homme », qui donne son titre à l'album, et que vous auriez dû chanter avec lui...On devait la chanter en duo. Mais on n'a pas eu le temps, il est parti avant... Ce qui est curieux, c'est qu'il avait dit à Hélène qu'il avait eu l'impression que je ne l'aimais pas. Je devais sans doute être émue en l'écoutant... J'ai beaucoup regretté. Et quand je l'ai chantée en studio, j'ai eu les boules quelques fois...


Il n'y a donc pas eu de problème pour le choix des autres titres ?
La seule histoire qu'il y a eue, c'est quand Alain Artaud de chez Polydor a voulu que je reprenne Nougayork . Je lui ai dit que ce n'était pas possible, que c'était le bras d'honneur de Claude à sa maison de disques qui l'avait mis dehors, c'était sa vengeance... Lui-même en avait marre de la chanter. C'était un défoulement de sa part...


Cette chanson lui a tout de même permis de toucher un nouveau public dans les années 80...
Oui, mais, à mon avis, il n'a jamais eu la reconnaissance qu'il aurait méritée, comme un Gainsbourg ou un Ferré. Claude n'a jamais été mis dans le même panier. Il aurait dû être dix fois plus populaireP

Parmi tout son répertoire, y a-t-il une chanson qui vous plaît plus que toutes les autres ?

Le choix est peut-être difficile...Non, pas du tout, il y en a une. C'est une chanson que peu de personnes connaissent, cela s'appelle La Danse. Je suis depuis quelques années déjà dans une période flamenco, Vicente Amigo, Paco De Lucia, Louis Winsberg... J'adore ça. Claude voulait être danseur quand il était petit. Et moi j'ai fait aussi beaucoup de danse. Même de la danse classique: « Rentre ton ventre ! », me criait une dame munie d'un bâton... C'est une période horrible. Après j'ai fait du jazz, de l'afro-jazz... Claude dansait sur scène, comme un Africain d'ailleurs...


Comment cela s'est passé en studio ? Quand on écoute votre album, on ressent un grand respect pour le son des années 60 et 70...
Ça, c'est surtout le travail de Fred Pallem. C'est un jeune mec de 35 ans qui est obsédé par les sons des années 60 et 70. Et cela va bien à Nougaro. Il m'a été présenté par le réalisateur de l'album, Alain Cluzot. Et puis il y a eu aussi Les Primitifs du Futur, que je ne connaissais pas, qui ont fait une version plus java que jazz du Jazz et la java ... C'est très cinématographique. Ce qui correspond à l'univers de Claude, qui est rempli d'images.

Qu'est-ce qu'une bonne reprise pour vous ?

e pense qu'il faut être respectueux et simple. Nougaro, c'est tellement riche que cela ne sert à rien d'en rajouter. Ses textes sont tellement élaborés qu'il faut faire gaffe à l'articulation, à la justesse... J'y ai mis un peu de ma féminité, mais j'ai surtout essayé de penser qu'il était à mes côtés en studio. J'avais envie qu'il soit fier de cet album.

Il y a une difficulté à chanter Nougaro ?
Ce n'est pas évident. Même une chanson comme Rimes, qui a l'air de couler de source, c'est difficile à choper, c'est un tempo particulier... C'est un peu comme Michel Berger. Cela a l'air simple, mais cela ne l'est pas.


À la fin de « Bidonville », vous devez monter assez haut d'ailleurs...
Là, j'avais Richard Cross. Ces notes, je n'y arrivais pas. Richard, c'est le professeur de yoga de la voix...

Maurane prend des cours de chant ?
(sourire) Je commence à prendre des cours de chant. Et ça me ravi. Parce que ce n'est pas des cours de chant traditionnel. C'est plus proche du yoga et c'est passionnant.

Sur « Tu verras », vous faites un duo avec Calogero. Comment cela s'est-il présenté ?

Au départ, je devais la chanter avec un chanteur brésilien. Mais j'ai trouvé que cela faisait cliché... Je trouve Calo très talentueux. Il m'a prévenu que, quand je l'entendrai chanter, il la chantait comme une fille. Je lui ai répondu que je chantais comme un mec et qu'on fera la paire... Et voilà. On revient à La mutation...


Comment Hélène, la femme de Claude, a-t-elle trouvé l'album...Elle l'aime beaucoup. Elle a été émue... Elle a redécouvert une chanson comme Allée des brouillards. Elle est venue en studio, nous sommes allées manger ensemble... Cela m'a fait du bien.
Une tournée est annoncée. Vous pouvez nous en parler ?On va démarrer fin septembre pour un mois. Après, au mois d'octobre, j'ai du travail puisque je suis marraine de l'association Make a wish, et qu'il y a un spectacle à préparer. Ensuite, ce sont les fêtes, puis les Restos du coeur. Donc, je reprends la tournée Nougaro fin février. Puis on va enchaîner avec les festivals d'été, jusqu'à ce que les gens en aient marre de voir ma tronche (rires).

Et vous, vous n'en aurez pas marre de chanter Nougaro ?
Oh, je ne crois pas. Si j'en ai marre, j'arrêterai... De toute façon, je suis déjà en train de préparer un nouvel album (NDLR : lire encadré). Pour le moment, ma vie est une aventure faite de multiples choses...


Maurane, « Nougaro ou l'espérance en l'homme », Universal.

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